N° 4 Boulevard du crime :

le temps des spectacles oculaires.

« Le temps des spectacles purement oculaires est arrivé » prophétisait Théophile Gautier en 1841. Ce nouveau numéro d’Orages remonte à la source de ces « pièces à grand spectacle » où les mots sont combattus par les gestes et la musique, où le verbe se soumet à la puissance inouïe des décorations et des machineries. Sur le boulevard du Temple rebaptisé Boulevard du Crime se déploient, à la faveur de la liberté des théâtres octroyée en 1791, ces nouvelles formes dramatiques. Pantomimes, mélodrames, féeries ou pièces équestres sollicitent les sens, fascinent les regards, plongent les spectateurs dans le ravissement. Ce théâtre du geste et de l’image rivalise avec le théâtre littéraire au point de mettre en péril les hiérarchies esthétiques. Il impose de nouveaux modes d’écriture dramatique. Il promeut la mise en scène au rang de nouvel art ou de dixième muse. Réalité esthétique mais aussi sociale, ce haut lieu du « théâtre à quatre sous » relève de la catégorie du populaire souvent confondu avec l’enfance de l’art. Le Boulevard du Crime a ainsi nourri bien des mythes, des éloges romantiques du mime Deburau aux Enfants du paradis de Prévert et Carné.

Grâce aux contributions de Juliette Goudot, Roxane Martin, Florence Naugrette, Jean-Marie Thomasseau, Jean-Claude Yon, on suivra l’éclosion de ces nouveaux lieux du spectacle parisien et de leurs esthétiques spectaculaires entre la décennie révolutionnaire et la Restauration. Deux documents rares et un inédit, présentés par François Lévy, Emilio Sala et Jean-Marie Thomasseau, rappelleront aussi ce que le drame romantique doit au mélodrame.

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