« On définit un héros, un homme ferme contre les difficultés, intrépide dans le péril, et très vaillant dans les combats », écrit le chevalier de Jaucourt dans l’Encyclopédie. Puis il ajoute : « Le grand homme est bien autre chose ; il joint aux talents et au génie la plupart des vertus morales ; il n’a dans sa conduite que de beaux et nobles motifs ; il n’écoute quel le bien public, la gloire de son prince, la prospérité de l’état, et le bonheur des peuples. Le nom de César, donne l’idée d’un héros ; celui de Trajan, de Marc-Aurèle ou d’Alfred, nous présente un grand homme. Titus réunissait les qualités du héros, et celles du grand homme. » Les contributions réunies dans ce deuxième numéro d’Orages tentent d’interroger, dans la période qui va de l’Encyclopédie — référence obligée — au Romantisme, les représentations du héros dans les domaines de la musique, de la peinture et de la littérature, afin d’en cerner au plus près l’imaginaire. Les différents articles (sur Descartes vu par l’écrivain académique Thomas, sur Socrate et Alexandre représentés par les peintres peu avant la Révolution, sur les romans de Louvet, sur les héros infatigables de la littérature érotico-pornographique, sur le vaste corpus dramatique inspiré par l’Othello shakespearien, sur l’émouvante Ourika de Mme de Duras) sont accompagnés par un riche ensemble documentaire (comprenant notamment la première publication moderne de La Complainte du Troubadour de Garat) et par un « choix de lectures » parmi les publications récentes sur la période charnière entre les XVIIIe et XIXe siècles.
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