Sous la direction de Pierre Frantz et Florence Lotterie
Dans la lignée de plusieurs travaux confirmant le « moment 1800 » comme un tournant dans la négociation des rapports de sexe, le présent numéro entend se pencher sur certains dispositifs exemplaires de leur politisation « dans l’orbe de la Révolution française » (Mechthild Fend, Les Limites de la masculinité. L’androgynie dans l’art et la théorie de l’art, 1750-1850). Le corps révolutionnaire relève-t-il d’un sexe révolutionné ? Ne consacre-t-il pas plutôt le triomphe du modèle « conjugaliste » ? Des imaginaires des Vies privées aux réalités des « vies fragiles » de la prostitution, dans quelle mesure les représentations et les pratiques de la vie sexuelle renforcent-elles ou contrarient-elles cette normativité ? Et si se dessinent des possibilités de s’en émanciper, que doivent-elles aux conquêtes de la Révolution ?
La rubrique « Documents » consacrée à la figure de l’hermaphrodite offre trois documents inédits : l’Avant-propos qui n’est pas tout à fait inutile de Collot d’Herbois, préface à sa pièce Le Procès de Socrate (1790), Jaqueline Foroni rendue à son véritable sexe, ou Rapports, Réflexions et jugements présentés à l’Académie de Mantoue, par la classe de Médecine, sur le sexe d’un individu vivant, connu sous le nom de Jaqueline Foroni (1802), et l’Observation sur un individu réputé du sexe féminin, pendant vingt-deux ans, et définitivement rendu à l’état viril, en vertu d’un jugement solennel publiée par le Bulletin de la Faculté de Médecine de Paris en 1815.
Le Cahier annuel d’Orages offre la découverte d’un texte inédit de Mme de Genlis, son journal de deuil présenté par Philippe Lejeune, ainsi qu’un entretien exclusif avec Hélène Cixous, autour de Stendhal.
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